Soutenance de thèse

Bonjour à toutes et tous,

Il me fait grand plaisir de vous inviter, mardi 12 décembre à 15h à la salle 5242 DKN, à la soutenance publique de la thèse de doctorat de Monsieur Kale Coghlan :

« Écrire le monde : le discours géographique à l’époque hellénistique d’Ératosthène à Artémidore ».

J’espère vous voir en grand nombre à cet événement.

Avec mes plus cordiales salutations,

Alban Baudou

Directeur des programmes en études anciennes

1er, 2e & 3e cycles

Jury

Patrick Baker, Université Laval, Directeur

Anne-France Morand, Université Laval, Prélectrice

Ephraim Lytle, Université de Toronto

Noreen Humble, Université de Calgary

Alban Baudou, Université Laval

Présidence

Paul-Hubert Poirier

Résumé

Cette thèse a pour objectif d’examiner la tradition de l’écriture géographique à l’époque hellénistique à partir de l’étude du premier traité consacré exclusivement à ce sujet par Ératosthène de Cyrène, les Geographica, jusqu’à la rédaction du traité géographique, les Geographoumena, par Artémidore d’Éphèse. Ces écrits reflètent les bouleversements importants survenus à l’échelle de la Méditerranée et même à l’échelle de l’œkoumène durant l’époque hellénistique. D’un côté, Ératosthène rassemble toute l’information géographique acquise au cours des campagnes d’Alexandre et les premières générations des Diadoques. De l’autre, l’œuvre fragmentaire d’Artémidore montre qu’il fut le premier géographe à tracer le portrait de l’hégémonie romaine à partir de sa description de deux provinces romaines d’Ibérie. Le contexte d’étude ainsi défini, mes recherches se déroulent en deux étapes.

Perçu dans l’historiographie moderne comme la première géographie scientifique et mathématique, la première étape de mes recherches tend à replacer le texte d’Ératosthène comme une production littéraire qui tire ses origines du mouvement intellectuel à Alexandrie subventionné par les souverains lagides. L’étude des fragments du texte d’Ératosthène, contenus dans la Geographie de Strabon, révèle comment celui-ci s’est présenté comme le père fondateur de ce style d’écriture en dépit d’une profonde préoccupation des Grecs sur la géographie depuis le début de la tradition littéraire. La première section de ma thèse vise ainsi à identifier comment Ératosthène a dissocié la géographie au sein d’une branche d’écriture distincte par le recours à des techniques littéraires particulières.

La seconde étape de mes recherches consiste à examiner l’influence sous-estimée d’Ératosthène sur la tradition littéraire et la production de textes au cours du IIe a.C. On peut observer son empreinte non seulement sur la vision de l’œkoumène chez les Grecs, mais également sur les procédés littéraires avec lesquels les Grecs ont décrit leur monde à l’intérieur du paradigme du discours géographique ératosthénien. De ce fait, l’étude d’Ératosthène permet une meilleure compréhension des écrits des géographes qui lui ont succédé, parmi lesquels Polybe, Agatharchide de Cnide et le poète connu aujourd’hui comme le Pseudo-Scymnos. Enfin, mon analyse des fragments d’Artémidore cherche à montrer les changements et les influences de l’hégémonie romaine sur la vision de l’œkoumène héritée d’Ératosthène.