MIDI – Claire Le Feuvre

MIDI – Claire Le Feuvre

Madame Claire Le Feuvre nous présentera, dans le cadre des Midis de l’IEAM, le lundi 24 marsde 11h30 à 12h20, dans la salle DKN 5242, une conférence intitulée :
 
« Quel Homère lisons-nous? Nouvelles perspectives sur la transmission du texte homérique entre l’époque classique et l’époque hellénistique »
 
Résumé:
Le texte d’Homère que nous lisons est le résultat d’un long processus. La vision traditionnelle selon laquelle la première version écrite des poèmes homérique date des Pisistratides et vient d’Athènes a été largement remise en question au cours des dernières décennies. Le texte est resté plein de variations pendant longtemps, ce que montrent abondamment les papyrus des IIIe et IIe siècles, et les commentaires anciens nous parlent de plusieurs versions de l’Iliade et de l’Odyssée. Le texte n’a pris sa forme à peu près définitive qu’à Alexandrie au IIe siècle avant notre ère, avec les bibliothécaires successifs de la Bibliothèque d’Alexandrie, dont le plus connu et celui qui a eu la plus grande influence sur le texte homérique est Aristarque de Samothrace († 144 avant notre ère). C’est aussi le seul dont nous connaissions relativement bien le travail. La conférence s’attachera à essayer de comprendre les réactions d’Aristarque face à d’autres versions du texte, et en particulier aux versions de Zénodote, son prédécesseur d’un siècle, qui avait une version de l’Iliade sensiblement différente. Les divergences portent à la fois sur la question des vers condamnés comme non authentiques et sur le texte lui-même. La question qui se pose donc est de savoir comment on a pu arriver à une telle divergence entre la version de Zénodote et celle d’Aristarque, aussi bien sur le nombre de vers que sur leur forme. On a longtemps pensé, d’après les commentateurs qui suivent Aristarque, que Zénodote avait introduit des modifications dans le texte et avait supprimé certains vers sans scrupule. Mais une étude linguistique montre que ce n’est sans doute pas le cas. On essaiera de retracer, à travers la comparaison entre les versions d’Aristarque et de Zénodote, et d’autres moins bien connues, la transmission de l’Iliade en particulier, le rôle des sophistes et celui des rhapsodes.
 
Partagez :
Xavier Ramirez-Drolet

Proudly powered by WordPress | Theme: SpicePress by SpiceThemes