Maîtrise en histoire

Sous la direction de :

Patrick Baker (Université Laval)

Mots-clés :

épigraphie, femmes, Asie Mineure, époque hellénistique, époque impériale, prêtrise

Relief funéraire pour une Hydriaphoros (ca. 350 a.C.). Musée du Kerameikos, Athènes.

Prêtrise et influence féminines : le cas des hydrophores de Milet et Didymes au cours des périodes hellénistique et impériale

Depuis le début de l’époque classique, des liens forts unissaient la cité de Milet sur la côte ionienne d’Asie Mineure au sanctuaire de Didymes où s’élevaient le monumental temple d’Apollon Didyméen et celui, plus modeste, honorant sa sœur jumelle, Artémis Pythie. Liés dès le VIe siècle a.C. par une voie sacrée de plus de 17 km, Milet et Didymes représentaient un ensemble indissociable. Administrés par les citoyens milésiens, les temples d’Apollon et d’Artémis offraient certaines des positions cultuelles les plus prestigieuses pouvant être obtenues par les familles aristocratiques d’Ionie. Dans l’ensemble Milet-Didymes, l’hydrophorie d’Artémis Pythie représentait la plus haute position pouvant être occupée par une femme.

119 inscriptions éclairent les historiens sur le rôle que jouaient les hydrophores dans leur cité. Leur position, associée à diverses liturgies allant des sacrifices et distributions à la construction et la rénovation de bâtiments, était à la fois coûteuse et prestigieuse. Les honneurs reçus par les hydrophores et les positions cultuelles et civiques occupées par les prêtresses après la tenue de leur charge hydrophorique montrent d’ailleurs la grande valeur associée à leur position. Considérant, l’importance de l’hydrophorie, il convient alors de se demander si les jeunes parthenoi qui l’occupaient étaient indépendantes dans la réalisation de leurs bienfaisances.

Afin de répondre à la question de recherche, le mémoire se divise en quatre parties distinctes étudiant tour à tour les prêtrises féminines d’Asie Mineure, les actions et les réalisations des hydrophores, les honneurs reçus par ces dernières et finalement l’influence familiale à laquelle les prêtresses étaient sujettes. La richesse des inscriptions choisies permet, en effet, de nuancer le postulat moderne selon lequel les femmes aristocrates des cités d’Orient, parce que riches, pouvaient agir de manière complètement autonome. À travers la lecture des sources épigraphiques, il sera possible d’analyser l’influence indirecte des kyrioi, des familles et de la communauté milésienne de manière générale sur les actions des hydrophores.

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