Maîtrise en philosophie
Sous la direction de :
Bernard Collette (Université Laval)
Mots-clés :
Philosophie ancienne ; éthiques anciennes ; Aristote ; l’aristotélisme ; Cicéron
Amendement et avilissement dans l’éthique aristotélicienne : la possibilité de changer d’état. Une analyse des trois éléments (nature, habitude, raison) de la vertu
Mon mémoire est une étude sur la possibilité, dans l’éthique aristotélicienne, de s’amender ou de s’avilir, c’est-à-dire de changer d’état, vers le meilleur (la vertu) ou vers le pire (le vice). Un état donné, par exemple la santé, n’est pas censé être en mesure d’engendrer l’état contraire (Éthique à Nicomaque, V 1129a12-17) ; un passage des Catégories (13a22-31) suggère cependant qu’il est possible de passer du vice à la vertu. Comme la vertu et le vice sont des états, et que la possession et l’exercice de la vertu sont nécessaires pour mener une vie heureuse ou florissante (eudaimonia), cette étude sur la possibilité, les modalités et les conditions du passage d’un état moral à un autre approche l’éthique aristotélicienne avec une visée pratique. De la distinction entre la vertu naturelle et la vertu au sens propre en passant par la distinction entre faire des actions vertueuses et faire des actions vertueusement, la réfutation de la doctrine socratique de la vertu-science et les apories générées par la distinction de six états moraux au livre VII de l’Éthique à Nicomaque, l’acquisition de la vertu soulève de nombreux problèmes. Pour les résoudre, les sections de mon mémoire s’appuient sur les trois facteurs permettant à l’individu de devenir vertueux, identifiés en Politiques VII, 13, 1332a39-40: nature, habitude, raison (φύσις, ἔθος, λόγος).