La révolte de Vitalien (513-515) : entre foederati, pouvoir populaire et christologie
En 513, un certain soldat du nom de Vitalien déclencha une révolte en Thrace contre l’empereur byzantin Anastase Ier (r. 491-518). Parmi ses demandes se trouvèrent le renvoi du général de la région, le magister militum Hypatius, et, encore plus important, la cessation du schisme religieux entre Rome et Constantinople, qui sévissait depuis 484. Bien que plusieurs historiens contemporains aient examiné la révolte en raison de sa singularité due à son caractère religieux, il n’en reste pas moins que peu a été dit sur les rôles de la population et de l’identité romaine au courant de la révolte. De ce fait, cette étude vise à explorer les liens complexes entre les domaines religieux et politique pendant la révolte de Vitalien, en particulier l’influence du peuple dans les tentatives de renversement d’un empereur à cause de motifs religieux. Cela exige l’analyse de documents d’historiens byzantins ayant vécu au VIe siècle ou plus tard, notamment Jean Malalas et Jean d’Antioche. Cette recherche tente d’approfondir les connaissances sur les prérogatives du pouvoir impérial byzantin et les relations entre clergé, population et empereur pendant l’Antiquité tardive.