Alexandre NOBILEAU

A la croisée de l’histoire et de la philosophie, Xénophon a été accusé d’être d’une part, hostile aux sophistes, d’autre part, hostile à la démocratie. Le but de mon étude consiste à montrer que les opinions éthiques et politiques de cet auteur se rapprochent de plusieurs positions associées à la sophistique et que celles-ci se révèlent essentielles pour comprendre ses réflexions sur les différents régimes de son temps, dont la démocratie, qu’il n’associe pas, en principe, au vice le plus profond.

 

Mes recherches m’amènent d’un côté à me pencher sur divers représentants du monde sophistique, dont principalement Prodicos, Antiphon, Protagoras et Gorgias. De l’autre, elles me poussent à m’intéresser au contexte socratique, dans lequel Xénophon s’est baigné avant de partir pour la Perse en 401 avant J.-Ch., qui constitue un terreau fertile intellectuel incontournable pour les philosophes du IVème siècle avant J.-Ch. Plusieurs traditions se revendiquent de Socrate, dans cette optique, j’étudie les divers socratiques tels qu’Antisthène (et la tradition cynique), Aristippe de Cyrène (et l’école cyrénaïque), Euclide de Mégare (et l’école mégarique), Phédon d’Élis (et l’école d’Élis), Eschine de Sphettos mais aussi Critias et bien entendu Platon avec l’Académie.  En parallèle, je me renseigne sur d’autres acteurs intellectuels de ce siècle, comme les orateurs, parmi lesquels on peut retrouver Isocrate, Lysias et Démosthène. Ces divers portraits me permettent d’identifier avec plus de rigueur l’originalité de la pensée politique de Xénophon.

 

Mes recherches portent par conséquent principalement sur l’histoire de la philosophie de l’Antiquité et plus précisément sur les réflexions politiques qui ont pu émerger dans l’esprit des différents penseurs dont les œuvres ont survécu aux méandres du temps.