L’Université Laval a depuis longtemps reconnu aux études anciennes une place importante au sein de ses programmes d’enseignement et de ses activités de recherche. L’histoire des études anciennes à l’Université Laval remonte en effet à l’année 1920 avec la fondation d’une École normale supérieure destinée à la formation des professeurs d’enseignement secondaire.
En 1937, l’École normale supérieure donna naissance à la Faculté des lettres. Celle-ci continua à se développer au Quartier latin jusqu’en 1964, date à laquelle elle déménagea au campus de Sainte-Foy. En 1961 fut créé un Département des études anciennes, qui devait exister jusqu’en 1972, date à laquelle la Faculté des lettres se dota de nouvelles structures distinguant les Départements et les programmes, les uns et les autres étant organisés et administrés séparément : d’une part les professeurs étaient regroupés en quatre Départements — géographie, histoire, littératures et langues, linguistique et traduction —, d’autre part les étudiants étaient rattachés à l’un ou l’autre des programmes de la Faculté. Les professeurs de latin et de grec (langues, littératures et civilisations) s’intégrèrent au Département des littératures, tandis que les professeurs d’archéologie se joignirent au Département d’histoire auquel étaient déjà rattachés les professeurs d’histoire ancienne.
Cependant, il est apparu assez rapidement que le cloisonnement et la difficulté d’échanges entre les différentes unités administratives d’une institution comme l’Université Laval hypothéquaient gravement le développement et le fonctionnement harmonieux des programmes en études anciennes, tout en entraînant une sous-exploitation des ressources disponibles en dehors de la Faculté des lettres. C’est un tel diagnostic qui a largement inspiré la révision des programmes d’études anciennes offerts aux trois cycles réalisée en 1996-1997. Axés résolument sur l’interdisciplinarité, les nouveaux programmes intègrent non seulement des activités appartenant aux secteurs traditionnels des études anciennes, soit les études de langue et littérature grecques et latines, l’archéologie classique, l’histoire de l’art antique et l’histoire ancienne, mais aussi les études portant sur le christianisme ancien et la patristique, la gnose et le manichéisme, ainsi que sur la philosophie ancienne. D’autre part, l’ouverture des programmes de maîtrise et de doctorat en études anciennes aux langues orientales anciennes, à l’histoire religieuse et à l’étude des textes chrétiens anciens, gnostiques et manichéens, ainsi qu’à la philosophie ancienne permet une meilleure articulation des programmes d’études anciennes avec les lignes de force de la recherche dans ces domaines à l’Université Laval. Créé par le Conseil universitaire en juin 1999, l’Institut d’études anciennes et médiévales de l’Université Laval fournit désormais aux professeurs, aux chercheurs et aux étudiants un lieu intégrateur, pour poursuivre et développer une longue et riche tradition d’enseignement et de recherche dans le vaste domaine des études anciennes.