Maîtrise en histoire

Sous la direction de :

Patrick Baker (Université Laval)

Le démembrement séleucide aux IIe-Ier siècles a.C., du déclin du pouvoir royal aux interventionnismes étrangers

Le royaume séleucide fut longtemps considéré par l’historiographie du XXe siècle comme étant structurellement faible et incapable de gérer l’immense territoire que son fondateur, Séleucos Ier, avait conquis des ruines de l’empire d’Alexandre. La défaite du roi Antiochos III face aux Romains, en 189 a.C., et les lourdes clauses de la paix qui suivit furent autant vues comme l’élément déclencheur de la décadence inéluctable d’un royaume dont les faiblesses structurelles insurmontables le condamnait à tomber.  Les vingt-cinq dernières années ont vu l’historiographie s’intéresser aux formes du pouvoir séleucide ainsi qu’à recontextualiser sa place dans l’Orient hellénistique. Les historiens et historiennes confirmèrent les faiblesses du royaume –l’affaiblissement de la position royale et l’impact de la perte des hautes satrapies–, mais décelèrent aussi des forces structurelles –la plus importante étant la grande souplesse de ses formes de domination– qui avaient permis sa survie.

 

Il apparait donc nécessaire à la lumière de ces avancées historiographiques de remettre en contexte la chute du royaume. L’emphase récente des études séleucides sur la pluridisciplinarité offre aujourd’hui un terreau heuristique fertile permettant d’étudier le démembrement séleucide à l’aide des avancées numismatiques, épigraphiques, cunéiformes et des théories des relations internationales. Ces nouveaux apports révèlent que la chute du royaume était loin assurée et que celui-ci fit preuve d’une grande résilience, qui fut insuffisante devant l’échec de ses réformes internes et aux pressions exercées par la mutation des systèmes politiques internationaux en Méditerranée orientale au bénéfice de nouvelles hégémonies, Rome et les Parthes.

 

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